dimanche 25 mars 2007

Poêlée chinoise #1 : porc, ciboulette jaune et tofu aux cinq parfums + Mini crumbles




Il y a une chose que j'ai découverte en parcourant la blogosphère culinaire, et que j'ai du mal à comprendre en simple Chinoise que je suis, à savoir tous ces fantasmes autour du tofu. Apparemment, le tofu ne laisse pas indifférent, et le plus souvent, les réactions sont négatives : Beurk, qu'est-ce que c'est que ce truc qui n'a pas de goût et qui a une texture bizarre ?! Vade retro satanas ! Jamais je n'en mangerai ! etc. D'abord, le tofu ne se mange pas nature, puisque, évidemment, il n'a pas vraiment de goût. A ce propos, j'ai lu quelque part une interview d'un spécialiste de gastronomie (je crois), qui disait que les Chinois étaient très portés sur le "sans saveur". J'ai trouvé ça très condescendant, genre : ils sont trop cons ces Chinois, ils mangent des trucs qui n'ont pas de goût. Quant à la texture, qui rebute pas mal de gens, je trouve que la jelly ou le Flanby sont aussi pas mal dans le genre. Alors, pourquoi ce rejet ? Si vous connaissez un bon resto chinois (asiatique, devrais-je dire), et qu'il propose des plats avec du tofu, pourquoi ne pas goûter ? Ce sera peut-être une meilleure initiation au tofu que les steaks ou les trucs bizarres qu'on trouve dans les rayons bio des supermarchés (que personnellement je n'ai jamais goûtés)...
A l'autre bout de la chaîne, on a l'air de considérer le tofu comme porteur d'une philosophie, d'un mode de vie sain, zen, ou je ne sais quoi : je mange du tofu, donc je suis cool/zen. Alors que CE N'EST QU'UN ALIMENT COMME UN AUTRE. Rien de plus. On mange du tofu en Chine parce que, comme n'importe quel autre aliment, le tofu a des qualités nutritionnelles. Point.
Bref, si vous aimez le tofu, tant mieux, continuez à en manger. Et si vous n'aimez pas, ne vous forcez pas à en manger juste pour être "in".

Voilà, c'est dit.

Si le mot "tofu" dans le titre de mon billet ne vous a pas rebuté, voici donc une recette de ma maman : poêlée de porc, ciboulette jaune et tofu aux cinq parfums. Ce que j'appelle "ciboulette jaune" n'est rien d'autre que la ciboulette chinoise, qu'on a fait jaunir (j'en ai parlé il y a quelques jours). Le tofu aux cinq parfums, quant à lui, se présente sous forme de blocs marron, et comme son nom l'indique, est préparé avec les fameux cinq parfums (ou cinq épices) : badiane (anis étoilé), coriandre, fenouil, girofle et poivre noir. Il a donc plus de goût que le tofu nature, mais reste tout de même assez fade. Je me souviens que mon grand-père le faisait lui-même, et il avait autrement plus de saveur que ce qu'on trouve dans le commerce. Quand il préparait à manger, j'aimais bien chiper des morceaux de son tofu (avant cuisson) pendant qu'il avait le dos tourné. Bref, le tofu et moi, c'est une grande histoire d'amour, et le tofu aux cinq parfums encore plus.

Poêlée de porc, ciboulette jaune et tofu aux cinq parfums

150-200 g de filet mignon
250 g de tofu aux cinq parfums
150-200 g de ciboulette jaune (gau wang)
sauce soja (Kikkoman ou autre)
2 c.c. de fécule de pomme de terre
1 c.c. de sucre en poudre
huile de tournesol (ou une autre huile neutre)
un peu d'eau



Couper le filet mignon en petits "bâtonnets" de 4-5 cm de longueur. Mettre dans un bol avec 1 c.s. de sauce soja et la fécule de pomme de terre. Mélanger et réserver.
Couper les blocs de tofu, puis la ciboulette. Il faut que tous les ingrédients soient plus ou moins de la même longueur.

Dans un wok (ou à défaut une sauteuse), faire revenir la ciboulette dans un peu d'huile, jusqu'à ce que ce soit tendre. Réserver.


Faire revenir le tofu dans un peu d'huile et 2 c.s. de sauce soja, jusqu'à ce que la sauce soja soit évaporée. Réserver.


Faire revenir le porc dans un peu d'huile. Avec des baguettes, séparer les morceaux entre eux.


Quand le porc est à peu près cuit, remettre la ciboulette et le tofu dans le wok, ajouter 2 c.s. de sauce soja, 4-5 c.s. d'eau et le sucre. Mélanger. Si la sauce est trop fade, rajouter un peu de sauce soja. Inversement, si c'est trop salé, rajouter de l'eau.
Quand la sauce bout, c'est prêt.


Servir accompagné de riz blanc. Comme ça :


Ou (mieux) comme ça :


On peut ajouter des pousses de soja pour apporter un peu de croquant, ce que fait parfois ma maman. Mais personnellement, je préfère sans.

*****

Et puis, comme il me restait des miettes du crumble d'hier, j'ai coupé une pomme et sorti quelques fruits rouges du congélateur pour préparer des mini crumbles pour le dessert :






Miam miam !

1 commentaire:

Gracianne a dit…

J'aime beaucoup ton introduction a cette recette, c'est exactement ce que je pense de la chose. Moi non plus je ne l'achete pas dans les magasins bio :)
Bon, je ne suis pas une super fan non plus, j'aime bien ca quand c'est bien prepare comme tu le fais, mais mon mari et mes enfants n'aiment pas la texture, ils n'aiment pas trop la panna cotta non plus d'ailleurs.
Tout ca c'est culturel, c'est comme de faire aimer le camembert a un chinois qui n'en a jamais goute.
Ce genre de petite mise au point fait du bien a entendre.